En plus du magnifique paysage montagneux, le territoire de la municipalité est caractérisé par la présence de 383 lacs et 1024 km de cours d’eau qui attirent plusieurs amateurs de pêche, de kayak, de rafting et villégiateurs.
Bassins versants
À l’échelle du Québec, le bassin versant de la rivière Saint-Charles est relativement petit (550 km2), mais il est le plus urbanisé.
La partie du bassin incluse dans le territoire de Stoneham-et-Tewkesbury représente une superficie d’environ 142 km2 et comprend les sous-bassins suivants :
le sous-bassin de la rivière Hibou
le sous-bassin de la rivière des Hurons (comprenant les rivières Noire et de la Loutre)
le sous-bassin du ruisseau Durand (comprenant les Trois-Lacs en tête de bassin et le lac Durand)
Occupation du sol
Pour ces trois sous-bassins, l’occupation du sol est essentiellement forestière. On remarque aussi la présence d’un développement urbain de basse densité et d’activités récréotouristiques importantes (station de ski et terrain de golf). Plusieurs barrages de castors ont également été recensés.
Berges
Le déboisement du bord des cours d’eau, que ce soit sur les terrains du club de golf ou sur les terrains privés des secteurs résidentiels, a provoqué une accélération de l’érosion des berges et des rives. Les surfaces gazonnées ne possèdent pas un système racinaire assez développé pour retenir adéquatement le sol et le préserver de l’érosion. Le déboisement, ainsi que le fonctionnement déficient du réseau de drainage, sont à blâmer pour l’apport accru de sédiments dans la rivière Hibou.
Qualité de l'eau
La qualité des cours d’eau du sous-bassin de la rivière des Hurons est généralement satisfaisante. Des échantillonnages effectués en 2005, dans les rivières Hibou et Hurons, indiquent cependant des dépassements plus marqués pour les taux de phosphore, de matières en suspension et de coliformes fécaux. Ces épisodes de pollution restreignent, à certains moments, les usages récréatifs des cours d’eau et menacent la qualité des habitats fauniques.
La qualité de l’eau de la rivière des Hurons est classée B-satisfaisante (indice médian moyen : 65/100). Bien que la qualité de l’eau de la rivière Hibou soit meilleure, elle est classée dans la même catégorie. Toutefois, son indice médian étant de 76/100, elle est presque considérée comme de bonne qualité. Quant à la rivière Noire, elle montre une conductivité très élevée, ce qui signifie qu’elle transporte une grande quantité de minéraux dissous pouvant potentiellement être accompagnés de polluants.
Problématiques et enjeux
Qualité de l’eau : présence de phosphore, de matières en suspension et de coliformes fécaux
Érosion et sédimentation (rivières Hibou et des Hurons)
Richesse piscicole à préserver (notamment l’omble de fontaine dans la rivière Noire)
Contraintes anthropiques : autoroute, terrain de camping, cimetière d’autos, carrières-sablières, stationnement du centre de ski, ensemble résidentiel (déboisement, compactage du sol, zones imperméables).
Le bassin versant de la rivière Jacques-Cartier s’étend sur 2 515 km2 dont 1 % est en milieu urbain.
Le pourcentage du territoire de la municipalité qui se trouve dans le bassin versant est de 62 %, soit environ 390 km2 incluant une partie du Parc national de la Jacques-Cartier ainsi qu’une grande superficie des terres de la compagnie Domtar. Une partie de deux sous-bassins font partie du territoire de Stoneham-et-Tewkesbury :
le sous-bassin Sautauriski (dans le Parc national de la Jacques-Cartier)
le sous-bassin Jacques-Cartier (comprenant les rivières Jacques-Cartier et Cachée)
Occupation du sol
L’occupation du sol est principalement forestière, marquée par la présence d’un ensemble résidentiel de basse densité, principalement entre les chutes à Pageau et la jonction de la route 371 avec le chemin Jacques-Cartier Sud. Ce sol est très peu utilisé à des fins récréotouristiques, à l’exception d’un centre de détente et d’un centre de glissade hivernale. L’agriculture de faible intensité y est pratiquée sporadiquement.
Berges
Une forte strate arbustive domine le paysage. Le milieu anthropique ne représente que 20 % de la superficie, en raison principalement de la présence des chemins Jacques-Cartier Nord et Sud.
Qualité de l'eau
À la station d’échantillonnage de Tewkesbury, l’évaluation de la qualité de l’eau, effectuée au début des années 2000, indique une eau de bonne qualité, classée A (indice médian : 90/100), ce qui en fait une eau de grande qualité. Aucun problème de contamination n’a été noté à cette hauteur de la rivière.
Problématiques et enjeux
Assurer la protection, la conservation et la restauration des affluents et des écosystèmes riverains et aquatiques :
1 845 m de berges et de rives déboisées sur des terrains privés
déboisement et érosion sur 1 875 m à proximité des routes
utilisation d’une traverse à gué par des véhicules tout-terrain
Assurer l’accessibilité : terrains riverains privés – aucun accès public
Assurer un approvisionnement durable en eau de bonne qualité et en bonne quantité (présence de coliformes fécaux)
Assurer la conservation et la mise en valeur des milieux humides
Assurer une plus grande harmonisation des activités et une meilleure intégration de celles-ci aux écosystèmes aquatiques et riverains
Assurer la mise en valeur et la protection des lieux d’intérêt tout en favorisant leur intégration aux écosystèmes
Assurer la sécurité des riverains et des utilisateurs de l’eau quant aux sinistres et aux dommages en lien avec l’eau (zones inondables et gestion du barrage)
D’une superficie de 1 150 km2, le bassin versant de la rivière Montmorency est presque entièrement urbanisé dans la partie sud, tandis que le nord est constitué d’un vaste territoire naturel, réservé à la pêche, à la chasse et à l’exploitation forestière.
La portion du bassin incluse dans le territoire de la municipalité est très minime(32,44 km2) puisqu’elle ne représente que 2,82 % du bassin total. Elle est composée majoritairement des terres appartenant au Séminaire de Québec.
Occupation du sol
L’occupation du sol est surtout forestière, et le bassin sert à trois principales activités : l’exploitation forestière, le récréotourisme et la villégiature.
Berges
La caractérisation des berges n’a pas été effectuée sur le territoire de la municipalité.
Qualité de l’eau
La qualité générale de l’eau de la rivière Montmorency est classée A (indice médian : 89/100); c’est donc une eau de bonne qualité permettant généralement tous les usages, y compris la baignade.
Problématiques et enjeux
Qualité de l’eau : seize propriétés non desservies : conformité des installations septiques et des puits non vérifiée par la municipalité (non inclues dans le programme de vidange des fosses septiques)
Accessibilité : terrains riverains privés, aucun accès public.
Rivières
Les rivières les plus importantes sur le territoire sont les suivantes :
rivière Jacques-Cartier
rivière des Hurons
rivière Hibou
rivière de la Loutre
rivière Noire
rivière Cachée
La majorité des rives des lacs et cours d’eau sont privées. C’est principalement pour cette raison qu’il existe peu d’accès publics. Au parc des Fondateurs, la municipalité a aménagé un premier accès public à la rivière des Hurons en 2004.
Les principaux lacs de villégiature sont situés sur les terres de la compagnie Domtar et du Séminaire de Québec. Les riverains permanents sont principalement regroupés autour du lac Durand, des Trois-Lacs et du lac Saint-Charles.
Lac Durand et les Trois Lacs
Le lac Durand est un plan d’eau de 342 m2, situé au cœur de l’ensemble résidentiel Vertmont-sur-le-Lac. Ce secteur résidentiel en montagne regroupe plus de 300 résidences sans service d’aqueduc et d’égout. Construit au début des années 70, il est devenu, au fil du temps, un des plus importants quartiers de la municipalité. Une bande riveraine d’environ 20 m autour du lac appartient à un seul propriétaire. Ce lac est peu profond, et les herbiers aquatiques denses couvrent plus de la moitié de la superficie du plan d’eau. La qualité de l’eau est plutôt bonne, excepté à certaines périodes, où le taux de coliformes peut augmenter pendant quelques jours. On y observe également un trop grand apport de phosphore qui dépasse la limite dangereuse pour le vieillissement prématuré du lac.
Les Trois Lacs sont situés dans le secteur de Tewkesbury, au pied des montagnes. Un peu moins d’une centaine de résidences, sans services, sont érigées au pourtour de ces lacs et de leur exutoire. Les herbiers aquatiques couvrent environ 78 % de la superficie des lacs. Par contre, les herbiers flottants sont moins importants que dans le lac Durand. On observe des apports en phosphore également dans ces lacs. Ils proviennent principalement des résidences. L’eau y est de très bonne qualité, malgré qu’elle soit un peu acide. La présence de l’omble de fontaine témoigne de cette qualité. Afin d’améliorer la qualité de ces deux écosystèmes, les apports de phosphore et de minéraux devront être réduits, entre autres, en limitant le déboisement, en améliorant la performance des installations septiques et en limitant les fertilisants.
Au Québec, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs a défini 33 bassins versants prioritaires visés par une gestion intégrée de l'eau par bassin versant tel que prévu dans la Politique de l'eau. Appliqué aux eaux de surface, le bassin versant désigne un territoire délimité par les lignes de partage des eaux sur lequel toutes les eaux s’écoulent vers un même point appelé exutoire. On peut désigner un bassin versant autant pour une rivière que pour un lac ou une baie. Ainsi, une gestion intégrée de l’eau par bassin versant doit tenir compte de tout ce qui se passe dans le bassin versant, incluant autant les activités naturelles que les activités humaines.
Zones inondables
Sur le territoire de la municipalité, il existe des zones inondables de récurrence 0-20 ans et 20-100 ans, ainsi que des zones d’embâcle, qui ont été déterminées dans le schéma d’aménagement. Elles se situent dans les secteurs suivants :
la rivière Jacques-Cartier (sections Jacques-Cartier Sud et Nord)
la rivière Hibou (section entre la Station touristique et le chemin de la Nyctale, section du terrain de golf)
la rivière des Hurons (section Camping Stoneham, section entre le chemin de la Promenade jusqu’aux Marais du Nord)
Plus de 438 terrains se trouvent dans une zone inondable, représentant une superficie d’environ 3,5 km2. Plusieurs de ces terrains sont déjà construits ou utilisés à des fins récréotouristiques. Des normes particulières sont appliquées pour les travaux dans ces zones sensibles.
Depuis quelques années, plusieurs autres secteurs de la municipalité connaissent des problèmes d’inondation lors de pluies diluviennes, notamment les terrains près du pont du chemin Rourke, le chemin du Hibou à la hauteur du chemin de la Chouette ainsi que quelques terrains du chemin Plamondon adossés à l’autoroute 73. Les secteurs résidentiels en montagne, quant à eux, font face à des problèmes d’érosion lorsque ces pluies torrentielles surviennent.
Protection
Si la majorité des cours d’eau sont protégés aujourd’hui, c’est notamment grâce à l’adoption, par le gouvernement provincial, de la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables en 1987. Cette politique a été intégrée à la réglementation municipale en 1990, afin de protéger les rives et le littoral des cours d’eau permanents.
En janvier 2006, le gouvernement a octroyé un pouvoir aux MRC concernant la gestion des travaux dans le lit d’un cours d’eau.
La réglementation de la municipalité a été modifiée en 2007 afin de protéger les rives, le littoral et le lit :
des cours d’eau permanents et intermittents ;
des plans d’eau (lacs, lacs artificiels, marais, étangs).
La bande de protection riveraine peut varier entre 10 et 20 m sur le territoire municipal.
D’autres organismes travaillent à la protection des cours et plans d’eau sur le territoire de la municipalité, dont l’Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord (AGIRO) ainsi que les organismes de rivière des trois bassins versants.
Programme de végétalisation des bandes riveraines
Saviez-vous que les bandes riveraines assurent des services écologiques essentiels au maintien d’une bonne qualité de l’eau ?
Elles doivent être préservées à l’état naturel et bien végétalisées afin de permettre les fonctions suivantes :
Filtrer les eaux de ruissellement de surface et absorber les contaminants
Retenir les sédiments et limiter l’érosion
Réduire la vitesse d’écoulement des eaux de ruissellement et favoriser l’infiltration dans le sol
Régulariser la température de l’eau
Constituer un habitat pour la faune
Lorsque les berges d’un lac ou d’un cours d’eau ont été modifiées ou altérées et qu’elles nécessitent d’être revégétalisées, il est recommandé d’opter pour les options suivantes :
Cesser de tondre le gazon, d’entretenir la végétation et laisser la nature suivre son cours
Compléter la régénération naturelle existante avec des plantations reproduisant les assemblages de végétaux indigènes présents sur le pourtour du plan d’eau
Créer un nouvel aménagement composé prioritairement d’espèces indigènes, variées et adaptées aux bandes riveraines
Pour cette dernière option, il vous faut choisir les plantes en fonction des caractéristiques de votre terrain. Vous devez évaluer la pente, le type de sol, la localisation de la plante (sera-t-elle sur le replat, le milieu ou le bas du talus ?) et les conditions auxquelles elles seront soumises (ensoleillement, inondation, glace). Il est recommandé d’opter pour les végétaux indigènes puisqu’ils sont bien adaptés aux conditions locales, assurent tous les rôles de la bande riveraine, maintiennent le caractère naturel et limitent les besoins d’entretien.